L'électricité à Delhi, c'est tout un poème. Elle est un des plus flagrants croisements de deux réalités qui s'affrontent : l'Inde pauvre, l'Inde aux moyens encore limités et anciens ... et l'Inde ultra-moderne, en plein développement.
Les installations électriques laissent entrevoir des fils qui pendent un peu partout dans les rues, qui semblent même s'emmêler. Ca n'empêche nullement une famille de classe moyenne - bien qu'habitant dans un logement à surface restreinte - d'avoir un super grand écran plat de télévision et un ordinateur dernier cri avec une connexion internet qui ne fonctionne pas si mal que ça - la preuve.
Nous avons entrepris sur cette constatation une théorie de l'évolution : si les indiens sont de petite taille, c'est seulement parce qu'autrement, leur tête se prendrait dans les fils électriques. Ca nous a semblé une explication pertinente et un fort bel exemple de la sélection naturelle. Cela dit, et en riant moins, il est vrai que dans l'immense masse qui n'a pas les moyens d'avoir un filtre à eau chez soi ou de consommer de l'eau potable, il faut être sacrément costaud pour survivre en buvant à même la main de l'eau tiède et d'une couleur louche dans une vieille bouteille en plastique (j'ai moi-même vu un conducteur de rickshaw - l'attendant dans le véhicule - boire de cette manière, d'où mon effroi).
Passons, je parlais des installations électriques. Pardonnez cette digression.
Donc, on est tout étonné de trouver des lumières et des prises qui marchent parfaitement dans ces conditions. Et mise à part la panne d'électricité (rare selon les critères indiens, c'est-à-dire tout de même suffisamment courante pour avoir eu l'occasion d'en vivre une de deux heures au St Stephen's College, et pour nous éclairer aux bougies chauffe-plat ce soir dans notre appartement), nous pouvons ma foi dire que nous sommes fort satisfaits des installations ici.
Les complications commencent - en dehors des coupures incompréhensibles - lorsqu'on se confronte à une série d'interrupteurs tous semblables, et ce dans CHAQUE pièce. Parce qu'il y a un interrupteur pour tout. Pour chaque lampe, pour le filtre à eau, pour faire monter l'eau (si l'on n'appuie pas sur cet interrupteur une demi-heure le matin et le soir, on n'a tout simplement plus d'eau du robinet ... Et lorsque la douche de cinq personnes en dépend, ça devient une situation rapidement ingérable), pour les brasseurs d'air au plafond, pour les différentes prises, etc. Alors, bien évidemment, si l'on savait à quelle fonction correspond chaque interrupteur, ça ne serait pas drôle. Il faut y aller au feeling, et après de nombreux essais non-concluants, trouver à tâtons l'interrupteur que l'on désirait. Et même dans ce cas, il y a toujours des interrupteurs dont on ne connaît pas la fonction exacte, dont on ne sait pas trop à quoi ils servent, au juste ... Ce qui donne des petites frayeurs, parce qu'ici, la moindre bêtise nous supprime l'électricité, l'air conditionné, l'eau courante, l'eau potable ... Ou bien même tout ensemble dans nos pires cauchemars.
Il faut bien que notre vie ait un petit goût d'aventure, ici. Sinon, qu'aurait-on à raconter ?
Il faut retoucher le contraste et la lumière de toutes les photos à dominante claire d'où l'impression de grisé de celle là mais c'est peut-être exprès. C'est quoi le gros trux au milieu avec, on dirait, des diodes...
RépondreSupprimerLe gros truc au milieu des interrupteurs, c'est une prise électrique indienne où tu peux brancher à plusieurs trous (je n'ai toujours pas très bien compris le principe ...), et le gros truc genre bouton au milieu est un bouton pour les brasseurs d'air au plafond.
RépondreSupprimer