mardi 30 mars 2010

Huit mois et demi plus tard ... (brouillon de message archivé et publié un an plus tard)

Je reprends ce blog, enfin, après mon retour en France et une année de master. Je publie ce message qui était malheureusement resté dans mes archives, je n'avais sans doute pas eu le coeur à le finir avant de quitter l'Inde. Le voici, incomplet, inachevé, dans l'état d'esprit dans lequel j'ai quitté ce pays il y a de cela ... Dix mois. Time flies.




Huit mois et demi plus tard, l'Inde prend un tout autre contour. La fin des cours (et des examens pour les étudiants en échange) amène à une autre réalité, celle de la fin d'une année particulière. La fin, ce n'est jamais vraiment comme on l'attend ; lorsqu'on vit une expérience avec une telle intensité, la fin arrive de façon triviale et presque trop normale pour être une fin. Elle se fond dans la vie quotidienne : le dernier examen (réussi ! ouf ...), le graduation dinner à St Stephen's, quelques allers-retours pour vérifier que mes professeurs me font un joli relevé de notes pour Paris 6, et voilà.


On s'adapte à tout ... même à l'Inde. Après plusieurs mois de vie quotidienne ici, on ne supporte plus les places touristiques et les indiens arnaqueurs, on se bat pour 10 roupies (oui, 0,16 euros), et on apprécie de rentrer "chez soi". Chez soi, c'est son quartier, les commerçants que l'on connait maintenant, les rues qui mènent à l'université. Bref, on devient batailleur comme les indiens, négociateur toujours pas aussi bon que si la couleur de notre peau n'était pas blanche, on prend l'habitude de se faire pousser, bousculer et écraser à chaque fois que l'on essaie de rentrer/sortir d'un métro, d'un bus ou juste de rester debout, et on ne s'étonne plus de voir une mataji, une femme indienne imposante et d'âge mûr, demander aux gens de se pousser pour s'asseoir, elle aussi, sur un des rares sièges du métro (du coup sur trois quarts de siège, les autres devant se partager le peu qui reste en poussant les suivants et ainsi de suite) parce que les hommes ne veulent pas se lever.


On ne prend plus en photo les vaches (depuis longtemps), on ne s'étonne plus des bouchons de deux heures parce qu'un camion est passé sur l'autre voie sans tenir compte du fait que la circulation était plus dense (les deux voies bloquent, et personne ne cède. Après une accumulation de véhicules divers des deux côtés, vous pouvez imaginer l'enchevêtrement), on ne regarde plus les groupes d'indiens (et les groupes de touristes) qui nous regardent et on ne s'inquiète pas des énormes trous le long des trottoirs que les indiens sont en train de creuser pour refaire à neuf en préparation des jeux du Commonwealth (du coup, les piétons marchent sur les routes).




Oui, la fin est un peu abrupte. Mais je ne peux décemment rien y ajouter ... Et peu importe, désormais, j'en ai repris pour trois mois :-).